• February 2023
  • Elsa Perez
  • Posts
  • RSE

Vers des collaborateurs acteurs de la transition écologique

Pour atteindre leurs ambitions de neutralité carbone, les entreprises ont besoin de leurs collaborateurs. Mais beaucoup n’ont pas encore mis en place les leviers nécessaires à l’engagement des équipes.

 

La gouvernance des risques

Un tiers des entreprises cotées en Europe se sont engagées à atteindre la neutralité carbone en 2050. D’ici là, les défis à relever seront nombreux : transformer son business model et ses activités, modifier sa politique énergétique, ses parcs de matériels et circuits d’achats, faire évoluer les savoir-faire… Une transition profonde qui va toucher tous les corps de métiers, cadres dirigeants comme collaborateurs de terrain, fonctions « supports » comme opérationnelles, salariés du siège comme des entités. Pour réussir le défi de la neutralité carbone, la stratégie climat de l’entreprise doit donc devenir un « commun » compris, partagé et endossé par chacun.

Un engagement nécessaire mais complexe

Engager l’ensemble des collaborateurs autour de la stratégie de transition de l’entreprise peut cependant s’avérer bien plus difficile qu’il n’y parait. D’abord car si nombre de sociétés ont investi dans leur reporting et la médiatisation de leurs engagements, la communication interne reste souvent négligée.

En 2022 seuls 30% de salariés français déclaraient ainsi connaître le plan d’action RSE de leur entreprise. Et lorsque celui-ci est connu, il reste peu concret pour les collaborateurs : Comment s’applique-t-il à leur métier ? Quels changements implique-t-il dans leur travail quotidien ? Quel est leur rôle dans cette transition ?

Plusieurs complexités viennent s’ajouter à cela. Celle du sujet lui-même : les ressorts du changement climatique sont techniques et la culture sur le sujet finalement peu développée. Sur le terrain, les collaborateurs sont également confrontés à des injonctions contradictoires : privilégier un achat durable plutôt qu’économique, une pratique responsable à une routine plus rapide, etc. Enfin, la maturité sur les enjeux climatiques et les divergences de vision d’un pays à l’autre rendent difficile une communication globale et homogène.

Le tunnel de l’engagement appliqué à la RSE

Pour complexe qu’il soit, l’engagement des collaborateurs répond néanmoins à une demande réelle. Là où la transformation digitale suscitait méfiance et résistance, la transition écologique, elle, génère un véritable élan. Seuls 15% des collaborateurs se disent ainsi impliqués dans la RSE de l’entreprise quand 70% souhaiteraient l’être davantage. Comment, alors, amener les salariés sur le tunnel d’engagement qui fera d’eux des partenaires de la stratégie climatique ?

Attention. La première étape consiste évidemment à faire connaître la politique RSE de l’entreprise. Mais pour que celle-ci entre réellement dans le champ de considération des collaborateurs, elle doit se traduire par une proposition de valeur concrète (comment la RSE va enrichir mon employabilité, mon métier, mon utilité) et motiver l’action. Il ne s’agit donc pas seulement de montrer en quoi les engagements contribuent globalement à la lutte contre le changement climatique, mais d’expliquer pourquoi la contribution de chacun est essentielle.

Compréhension. On l’a vu, le changement climatique est un phénomène complexe, inégalement appréhendé. Pour créer du commun, l’entreprise doit donc avant tout partager sa compréhension du sujet. Des modules de micro-learning permettant d’aligner les connaissances théoriques mais aussi pratiques peuvent être un bon point de départ. Une démarche « gamifiée » encourageant la progression et suscitant l’émulation peut encore accroître l’appétence des équipes. D’autant plus si elle débouche, in fine, sur une récompense valorisable auprès de ses pairs et de son réseau (certification, badge virtuel…).

Appropriation. L’étape la plus complexe reste de faire de la RSE une réalité concrète sur le terrain et dans les pratiques de chacun. Et pour cela, les managers de proximité sont incontournables… à condition de les avoir préalablement embarqués dans l’aventure. Il est pour cela nécessaire de créer une communication ciblée définissant leur rôle et encourageant leur implication ; mais aussi de leur donner des outils pour « cascader » cette communication auprès de leurs équipes : modules de formation, supports d’animation, kits événementiels…

Contribution. Que peut-on attendre de collaborateurs engagés dans la stratégie de transition de l’entreprise ? Qu’ils appliquent les engagements RSE de manière pro-active. Qu’ils soient des ambassadeurs de la stratégie RSE auprès des parties prenantes avec lesquelles ils sont en contact direct : clients, fournisseurs, pairs. Et enfin qu’ils puissent nourrir les politiques de l’entreprise avec des idées émergents du terrain. Toutes ces initiatives doivent être encouragées à travers des événements de proximité qui permettent l’échange d’expérience (boîte à idée, tables rondes…) et la célébration des avancées en interne comme en externe. Les entreprises ont tout à gagner à faire de leurs collaborateurs des co-influenceurs de la RSE.