Le rôle crucial des « contenus-trophées »
Facebook, Twitter, Linkedin sont aujourd’hui les lieux d’un flux tellement colossal d’informations que n’importe quel utilisateur régulier de ces réseaux se demande forcément un jour : « Mais est-ce que tous mes contacts ont vraiment lu, visionné ou même simplement parcouru l’ensemble des contenus qu’ils partagent ? » La réponse est forcément non ; sauf à considérer que chacun consacre plusieurs heures par jour à ce job de curation bénévole.
Pourquoi partager alors quelque chose qu’on n’a pas consulté ? Parce que certains contenus, de par leur format (infographies, livres-blancs…) ou leur sujet (je pense à certains buzz words comme la transformation digitale), ont une valeur sociale qui n’est pas nécessairement le reflet de la valeur pratique, émotionnelle, pédagogique, experte qu’ils peuvent présenter par ailleurs. Ce sont des contenus-trophées dont le partage sur les réseaux sociaux valorise celui qui les pousse.
Dans son analyse des mécanismes de la viralité (dont vous pourrez lire un résumé ici) Jonah Berger, professeur à l’université de Pennsylvanie, fait même de cette « social currency » le levier numéro 1 du partage.
« When it comes to social currency, this refers to how good or important something makes us look for sharing it. We want to look bright, funny, entertaining, knowledgeable, prestigious etc. in the eyes of others; and therefore, we are more likely to mention those things that make us appear so. »
Mécanisme intéressant à intégrer – avec cynisme et modération – aux stratégies de contenus. Repère-clé pour mettre en perspective le « share » comme marqueur d’engagement, ce qu’il n’est finalement au niveau éditorial que de façon très faible et infiniment moins pertinente qu’un temps de lecture significatif.